Au début du mois de janvier, la parfumerie Guerlain a annoncé le lancement d’un nouveau produit cosmétique dont les vertus seraient attribuées à … la physique quantique.
Cette annonce a suscité l’émoi de scientifiques et d’internautes, qui ont critiqué le dévoiement de concepts issus de la science dans un pur objectif mercantile. Guerlain n’est pas la première structure à détourner le vocabulaire de la physique quantique pour promouvoir ses produits : le terme est aujourd’hui omniprésent dans le monde du bien-être et des pratiques de soins non conventionnelles.
En effet, si le dévoiement de concepts scientifiques par les PSNC n’est pas un phénomène récent, le qualificatif « quantique » rencontre depuis quelque temps une popularité particulière. Le terme fait appel à notre imaginaire, en s’appuyant sur les phénomènes fascinants associés à ce champ de la physique, les théories complexes adossées, et à l’image mystique et trouble de la mécanique quantique… qui est pourtant très bien comprise et extrêmement précise dans ses prédictions.
De fait, la « médecine quantique » constitue même une PSNC à part entière, qui prétend souvent pouvoir guérir un large éventail de maux, y compris des maladies graves. Les risques sont nombreux : retard de diagnostic, éloignement de la médecine conventionnelle, voire de possibles dérives sectaires.
Un point rassurant : l’annonce de Guerlain a rapidement suscité l’indignation de nombreux scientifiques, et leurs alertes ont été immédiatement relayées par plusieurs grands médias, ce qui permet d’espérer que cette réactivité persiste dans le futur.
(Source : The Conversation, 21.01.2024)