Communiqué de presse de l’Unadfi du 01.02.2022

Près de 20 ans après les premières plaintes, après 7 ans de parcours judiciaire, le Tribunal correctionnel de Dijon vient de condamner Eliane Deschamps, fondatrice du groupe de prière Amour et Miséricorde, à deux ans de prison aves sursis et 62 000 € de dommages et intérêt. Son bras droit Daniel Delestrac a écopé d’une peine identique.

L’Unadfi, soutien de certaines victimes et de leurs familles depuis de nombreuses années, salue ce verdict dans lequel elle voit une reconnaissance de la réalité de l’emprise sur des adeptes soumis à un isolement psychologique accentuant leur vulnérabilité. Dénoncés à plusieurs reprises par les avocats des parties civiles, les aléas et la longueur exceptionnelle  de la procédure ont malheureusement permis aux deux dirigeants d’installer et de contrôler de façon durable des ruptures entre les adeptes, encore dans ce groupe, et leurs proches. 

Eliane Deschamps et Daniel Delestrac ont fait appel de la décision du Tribunal correctionnel.

La Scientologie pourra s’installer à Saint-Denis

Fin décembre 2021, la cour d’appel administrative de Paris a confirmé l’annulation d’un arrêté municipal empêchant l’installation à Saint-Denis (93) du « centre de formation » de la Scientologie. Depuis l’acquisition du bâtiment par le groupe en 2017, la mairie s’opposait à l’installation d’un centre scientologue sur son territoire.

Dans sa décision la cour d’appel administrative de Paris précise que le refus des travaux par la municipalité constituait un « détournement de pouvoir ». Cette décision se base notamment sur des déclarations publiques d’élus de la ville montrant leur hostilité au projet. En 2019, la mairie de Saint-Denis avait refusé par un arrêté que le bâtiment devienne un établissement recevant du public, stipulant des failles en matière de sécurité incendie et d’accessibilité aux personnes handicapées. En 2020, le tribunal de Montreuil avait annulé l’arrêté municipal.

À la suite de la décision en appel, la municipalité doit réexaminer sous trois mois la demande d’autorisation de travaux. 

(Sources : 20 minutes, 21.12.2021 & Le Figaro, 21.12.2021 & Libération, 21.12.2021)

Lire à ce sujet :

– La Scientologie va-t-elle pouvoir s’installer à Saint- Denis ? : https://unadfi.eldapps.com/actualites/groupes-et-mouvances/la-scientologie-va-t-elle-pouvoir-s-installer-a-saint-denis/

– La Scientologie prend racine en région parisienne : https://unadfi.eldapps.com/actualites/groupes-et-mouvances/la-scientologie-prend-racine-en-region-parisienne/ 

Réactions sur l’installation de la Scientologie à Saint-Denis : https://unadfi.eldapps.com/non-classe/reactions-sur-linstallation-de-la-scientologie-a-saint-denis/

Chef indien, chaman et violeur

Début décembre 2021, un chaman surnommé « Loup Blanc » a été mis en examen et placé en détention provisoire à Nîmes pour des faits de viols, agressions sexuelles et abus de faiblesse. Cela fait suite à un signalement auprès de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) de la part d’anciennes adeptes.

Aujourd’hui septuagénaire celui qui se fait appeler « Loup Blanc » exerce depuis de nombreuses années en tant que chaman. Il aurait pris conscience de son pouvoir mystique à l’âge de 7 ans et il y a une trentaine d’années Sitting Bull lui serait apparu et lui aurait affirmé qu’il « fut un grand chef indien ». Entouré d’environ 200 fidèles, il vend de nombreux produits (cd, livres) et organise des initiations qui permettent selon lui d’ « évoluer vers un autre plan de conscience ». Ces stages qui durent deux jours coûtent entre 200 et 350 euros plus 150€ pour l’hébergement. C’est lors de ces séances que le gourou aurait commis des abus sexuels sur certaines fidèles.

Outre les faits de viols et d’agressions sexuelles, le chaman aurait profité de ses fidèles et de leur argent pour financer un train de vie luxueux. Il roulait dans une voiture luxueuse et vivait dans un château alors qu’il préconisait par ailleurs un mode de vie frugal et un retour à la nature.  La plupart des biens ne sont pas à son nom mais à celui de fidèles qui achètent les biens mis à la disposition exclusive du chaman. Différentes propriétés habitées par le gourou ont été perquisitionnées pour l’enquête. Les autorités ont découvert d’importantes sommes d’argent liquide et de l’or.

C’est à la fin de l’année 2020 que deux femmes ont dénoncé à la Miviludes les abus sexuels commis par le gourou à leur encontre ainsi que l’emprise exercée par « Loup Blanc ». Les abus auraient été commis sous l’emprise de l’ayahuasca, une plante aux vertus psychédéliques. A la suite de cette dénonciation, plusieurs autres victimes se seraient manifestées.

Dans l’attente de son procès, le chaman a été placé en détention provisoire.  

(Sources : Le Parisien, 09.12.2021 & Midi Libre, 09.12.2021 & France Bleu, 10.12.2021)

Sept membres d’une secte condamnés à 50 ans de prison

Le tribunal de Bocas del Toro (Panama) a condamné sept membres de la secte « La Nueva Luz de Dios » à 50 ans de prison, la peine maximale encourue au Panama. Deux autres membres du groupe avaient, précédemment, été condamnés à 47 ans de prison après avoir passé un accord avec la justice.

Ils étaient accusés d’avoir, lors d’une cérémonie d’exorcisme, tué six enfants, âgés d’un an à 17 ans, et une femme enceinte.

Le 14 janvier 2020, la femme avait été assassinée devant cinq de ses enfants, et un autre mineur. Ils avaient eux-mêmes été battus à mort par la suite, le tout en présence des autres membres du groupe. Ce sont des témoins de la scène, eux-aussi victimes de violences, qui ont alerté la police après avoir réussi à fuir.

Selon Claire Nevache, chercheuse au Centre international d’études politiques et sociales du Panama, l’affaiblissement des cultes institués serait à l’origine de l’infiltration d’églises animées de « mauvaises intentions » parmi les populations locales qui souffrent déjà de l’absence des autorités.

Ainsi en 2020 trois membres d’une autre secte avaient été arrêtés après avoir enlevé et violé six enfants. L’enquête de la police avait mené à l’arrestation du gourou et à la découverte d’une fosse commune cachée dans la jungle. 

(Source : Sud-Ouest, 04.12.2021)

Pour rappel, lire sur le site de l’Unadfi : Découverte macabre d’une fosse commune : https://unadfi.eldapps.com/actualites/groupes-et-mouvances/decouverte-macabre-dune-fosse-commune/

Des anciens adeptes en guerre contre la politique d’exclusion des Témoins de Jéhovah

Aux Pays-Bas plusieurs dizaines d’ex-Témoins de Jéhovah se sont réunis au sein du Dutch Committee Against JW’s Shunning (Comité néerlandais contre l’ostracisme des Témoins de Jéhovah) pour engager des actions contre la politique d’exclusion et d’évitement en vigueur dans le mouvement.

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Un lieu de culte illégal

Un tribunal a ordonné aux esséniens de cesser leurs cérémonies sur les terrains acquis à Cookshire-Eaton au Canada. La réglementation ne permet en effet pas que ce terrain soit utilisé pour l’exercice d’un culte.

Ce terrain avec été acquis en 2007 par le groupe afin de devenir l’un de ses principaux lieux de culte. Le mouvement y avait construit des bâtiments grâce à un permis pour usage récréotouristique qui est accompagné de taxes et ne permet pas l’établissement d’un lieu de culte. Le groupe jouait sur la confusion entre ces deux statuts afin de ne pas payer de taxes. La mairie de Cookshire-Eaton est donc satisfaite qu’un jugement clarifie la position. La juge a rappelé que dès l’achat de ce terrain le groupe savait qu’il ne pourrait pas y installer un lieu du culte, un courrier allant dans ce sens avait été envoyé trois mois avant la transaction.

En 2015, l’Eglise essénienne avait souhaité modifier le zonage afin de pouvoir établir un lieu de culte mais cela avait été refusé par le conseil municipal de la ville. Dans sa décision la juge rappelle que la ville avait proposé d’autres lieux au groupe avant que le litige ne soit judiciarisé. La ville n’empêche pas l’exercice d’activité religieuse mais ne le permet pas là où le groupe a décidé de s’établir.

Les esséniens souhaitent faire appel de la décision estimant que la Cour supérieure est dans l’erreur en stipulant que la liberté de religion n’avait pas été violée. Il souhaite aussi établir un nouveau dialogue avec la municipalité. 

(Sources : Radio Canada, 10.12.2021 & Le Journal de Montréal, 10.12.2021)

Lire l’ensemble des articles sur l’Eglise essénienne : https://unadfi.eldapps.com/mot-clef/essenia-eglise-essenienne/