Le Conseil d’État a confirmé le 22 décembre 2017 la radiation prononcée le 27 juillet 2015 (confirmée en appel le 27 octobre 2016) par le Conseil de l’ordre des médecins de la région Auvergne-Rhône-Alpes, à l’encontre d’un médecin ayant inscrit des « mentions mensongères » sur le carnet de santé d’une petite fille, indiquant quatre injections du vaccin contre le Tétanos et la poliomyélite, qu’il n’avait pas effectuées.
Santé et bien-être
Un constat alarmant
Près de la moitié des signalements de dérive sectaire que reçoit la Mission Interministérielle de Vigilance et de Lutte contre les Dérives Sectaires (MIVILUDES) relèvent du domaine de la santé, et la tendance ne fait que s’amplifier selon son président, Serge Blisko. Elle recense plus de 300 pratiques non conventionnelles à visée thérapeutique, 1 800 centres de formation dans le domaine de la santé susceptibles de présenter un risque de dérive sectaire, 4 000 psychothérapeutes autoproclamés sans formation et non inscrits sur un registre professionnel. Il est impossible, aujourd’hui, d’évaluer le nombre de pseudo-thérapeutes en France. L’ordre des médecins signale également que près de 3 000 médecins sont en lien avec la mouvance sectaire.
Un enfant suivi par un homéopathe meurt d’une otite
Un enfant de sept ans est décédé des suites d’une otite traitée uniquement avec des remèdes homéopathiques. L’homéopathe qui l’a suivi et ses parents sont poursuivis pour homicide volontaire.
Comme une religion
Le recours aux « médecines naturelles » est devenu une foi, une religion. Combinée à une méfiance de la science, elle conduit à se détourner du système médical et, dans les cas les plus extrêmes, à mettre la vie de personnes en danger.
Les sectes investissent le domaine de la santé
Profitant de la désertification médicale, les charlatans et gourous prospèrent dans le domaine de la santé. Serge Blisko, président de la mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes), s’inquiète de ce phénomène qui voit des individus sans scrupule promettre des « remèdes miracles » à une population fragilisée par la maladie. Sur les 2 500 signalements qui parviennent chaque année à la Miviludes, 40% concernent le domaine de la santé.
Ordre des masseurs-kinésithérapeutes
Poursuivre judiciairement les dérives sectaires dans le domaine de la santé
En septembre dernier, la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires a signé une convention de partenariat avec l’Ordre national des infirmières. Ce partenariat vise à informer et à sensibiliser les infirmières sur les risques de dérives sectaires dans le domaine de la santé afin notamment de caractériser les dérives dans le cadre de poursuites judiciaires.
GEMPPI
À Marseille (Bouches-du-Rhône), un colloque organisé par le Gemppi (Groupe d’étude des mouvements de pensée en vue de la protection de l’Individu) a réuni soignants et experts en dérives sectaires sur le thème : Maladie ou malêtre, une vraie manne pour les gourous.
Les intervenants se sont succédé à la tribune pour évoquer les nouvelles thérapies « ambiguës » telles que l’EMDR1, les faux souvenirs et la mémoire manipulée dans le cadre de thérapies.
Sandrine Mathen du CIAOSN (Centre d’information et d’avis sur les organisations sectaires nuisibles, Belgique), a présenté les dangers des médecines non-conventionnelles comme la Biologie totale des êtres vivants.
Serge Blisko, président de la Miviludes (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires), a donné les clés pour identifier ces dangers. Pour lui, il y a urgence : « Les mouvements sectaires s’abritent derrière l’engouement des Français pour toutes les médecines dites alternatives, naturelles ou complémentaires ». La santé représente 30% des signalements reçus par la Miviludes en 2013.
Au Gemppi, 50% des demandes enregistrées relèvent de l’ « appât thérapeutique ». Derrière un discours apparemment scientifique se cache de l’occultisme. Certains indices tels que l’accumulation des disciplines exercées par un même praticien, doivent inciter à la prudence.
La responsabilité du médecin face au refus de soin du patient
Un médecin peut être confronté au cas d’un patient refusant les soins qu’il lui propose. La législation ne donne pas de réponse établie à ce type d’alternative : le médecin doit respecter le libre choix du patient au risque de le laisser mourir ou passer outre et le sauver.
Santé, évaluer les risques
Sommaire du numéro 124
- Editorial
- Atteinte à l’égalité des chances de guérison
- Le respiriannisme de Jasmuheen
- Faux souvenirs induits
- Les ravages des faux souvenirs
- Revue de presse santé
- Famille Missionnaire Donum Dei / Restaurants Eau Vive
- Revue de presse
- A signaler
Bulles N°124, décembre 2014