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Le baptême des morts

La chaîne suisse RTS a consacré un reportage à une pratique mormone qui suscite la controverse : l’enregistrement et le stockage des données généalogiques.

Pascal Jean-Prost, membre de l’Eglise des Saints des derniers Jours, numérise les archives cantonales vaudoises dans le but de retrouver des membres de familles mormones et de les baptiser à titre posthume. Microfilmées auparavant, les données des états civils sont aujourd’hui numérisées et envoyées directement à Salt Lake City, siège mondial de l’église. Les fichiers sont vérifiés, indexés et stockés sur les serveurs qui se trouvent dans un gigantesque complexe souterrain capable de résister à toute catastrophe naturelle ou nucléaire. Une copie est ensuite envoyée au propriétaire des archives comme celles du canton de Vaud.

Les mormons se sont donné les moyens de réaliser la bibliothèque généalogique la plus importante au monde. Le risque est qu’ils s’approprient cette mémoire et qu’ils décident un jour de la fermer au public. L’autre problème est que les données généalogiques sont devenues des marchandises et que les mormons font du commerce avec la généalogie.

Mais les mormons n’accèdent pas à ces données par simple curiosité pour leurs ancêtres mais pour accomplir un acte religieux : le baptême des morts. Les mormons pensent en effet que les morts et plus généralement tous les humains doivent avoir été baptisés pour accéder à la plénitude.

Les baptêmes pour les morts se déroulent dans les temples, non ouverts au public.
Pascal Jean-Prost précise que « le baptême n’est valable et agissant que si la personne, dans l’au-delà, accepte ce baptême. » Il a lui-même vécu le baptême par procuration plusieurs fois et dit avoir « ressenti une joie, parfois un soulagement, comme s’il y avait un poids qui s’enlevait de moi ».

Cette pratique est au cœur du débat sur l’identité. Toute conversion est un changement d’identité.

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Islam radical : un plan d’action gouvernemental

François Hollande l’a annoncé lors d’une intervention le 22 avril 2014 à l’Institut du Monde Arabe : la France veut « dissuader », « empêcher » et « punir » les candidats au djihad. Devant la multiplication des cas de jeunes gens en rupture sociale et familiale, les autorités françaises ont décidé de se saisir de la question. Très attendu, le plan d’action gouvernemental de lutte contre les filières djihadistes a été présenté, mercredi 23 avril, au Conseil des ministres par le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve. Ce plan comporte une série de mesures qui devraient être mises en œuvre prochainement :

Empêcher les départs
Le ministre de l’Intérieur souhaite que les parents de mineurs puissent alerter facilement et rapidement les autorités. Pour cela, il a mis en place une plateforme en ligne (et un numéro vert) qui permettra à ces parents de faire un signalement afin de s’opposer à la sortie de territoire de leur enfant. Avec un signalement au Système d’Information Schengen et un renforcement de la coopération internationale et européenne, le ministre assure que les autorités seront en mesure d’éviter ce départ. Le rétablissement de l’autorisation de sortie de territoire pour les mineurs n’est plus à l’ordre du jour.

Pour les majeurs, les mêmes procédures devraient pouvoir être mises en place mais des dispositions législatives devront être prises. Le retrait des passeports est également envisageable dès lors que les autorités disposeront de présomptions sérieuses de risques pour la sécurité nationale.

Démanteler les filières
Le ministre compte aussi développer la « stratégie de lutte » contre le cyber terrorisme notamment en accroissant la possibilité de détection des filières avec la généralisation de l’enquête sous pseudonyme. Avec ses homologues européens, il souhaite enclencher une opération à destination des grands opérateurs pour qu’il n’y ait plus de diffusion de vidéos, de photos, de messages qui incitent au djihad. B. Cazeneuve a affirmé que le gouvernement souhaite voir « les contenus illicites et sites de recrutement faire l’objet de procédures de suppression effective et rapide ».

Expulser les étrangers impliqués dans les filières
Le gouvernement prévoit la possibilité d’expulser des ressortissants étrangers impliqués dans des filières djihadistes et de développer le gel des avoirs des structures utilisées par les filières.

Déchoir les djihadistes de la nationalité française
Le gouvernement n’exclut pas non plus de retirer la nationalité française à certains djihadistes, à condition que la personne concernée soit devenue française par naturalisation et dispose d’une double nationalité.

Accueillir et soutenir des familles
Le plan prévoit la mise en place d’un dispositif d’accompagnement. La plate-forme de signalement en ligne permettra de « mobiliser toutes les administrations de l’Etat lorsque les familles constatent des risques de rupture avec un de leur membre, pour accompagner ces jeunes qui parfois, fragilisés psychologiquement, embrigadés par des actes de propagande, basculent ».

Le ministère de l’Intérieur a annoncé la mise en place d’une plateforme d’assistance aux familles et de prévention de la radicalisation violente. Un numéro d’assistance et d’orientation et un formulaire ont été mis à disposition des familles frappées par ce problème. Ils peuvent être utilisés pour :

 

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Formation professionnelle : le grand ménage

Juste avant l’examen au Sénat du projet de loi sur la formation professionnelle, le secrétaire d’Etat, Laurent Wauquiez, avait annoncé au Parisien qu’il ne serait plus possible d’ouvrir un centre de formation sans l’autorisation du préfet et sans contrôle préalable. « Au moindre soupçon ou risque », le préfet pourra refuser l’enregistrement de l’organisme. Enfin, tout prestataire qui a déjà été condamné se verra désormais interdire l’exercice d’activités de formation.
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Un arrêté visant la fermeture de l’université Fernando Pessoa

Le 27 février 2014, le Tribunal de Toulon a débouté les syndicats professionnels de leur demande : ils voulaient la fermeture des deux sites de Toulon et de Béziers de l’antenne française du centre universitaire portugais Fernando-Pessoa, les accusant de contourner le numerus clausus. Il est également reproché à l’université de « recruter des étudiants ayant échoué au concours commun des études de santé, en demandant des frais d’inscription de 9.500 euros par an ».
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Dérives thérapeutiques et dérives sectaires : la santé en danger (Synthèse : 2è partie)

Dans le précédent numéro de Bulles, nous avons publié la première partie de la synthèse du rapport de la commission d’enquête du Sénat sur « l’influence des mouvements à caractère sectaire dans le domaine de la santé » ; elle concernait le constat de la dimension thérapeutique dans les groupes sectaires, les points communs entre les dérives sectaires et les thérapies déviantes et abordait un premier facteur démultipliant les dangers : le développement des pratiques non conventionnelles.

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