Observer pour comprendre

Observer quoi ? Il est important, avant tout, d’observer les signes qui traduisent un changement dans les attitudes et le comportement de la personne. Il ne s’agit pas pour autant de formuler un diagnostic à partir d’une grille normative et infaillible définissant un profil type de l’adepte. Chaque individu est unique et nous envoie des signaux qui lui sont propres. Ainsi, la conjonction d’indices significatifs nous permettra d’apprécier relativement les modifications du comportement par rapport à l’image antérieure que nous avons de la personne. C’est donc à un ensemble de manifestations que l’on s’attachera pour apprécier l’importance et le sens de l’évolution du sujet.

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Mise en place d’une relation d’aide

Toute la famille ainsi que les amis sont appelés à apporter leur contribution, chacun selon ses compétences et ses possibilités. En s’engageant dans une relation d’aide, personne ne sait le temps qu’elle durera. Elle peut s’échelonner sur plusieurs années.

En aucun cas, il ne faudrait sous-estimer la gravité du processus de soumission sectaire, espérer que le sujet prenne conscience de sa dérive et soit assez lucide et fort pour s’en sortir seul : l’adepte, attiré, manipulé, embrigadé a perdu son esprit critique, la capacité de penser par lui-même. Aussi, il ne faudrait pas tomber dans le piège de se dire que l’on ne peut rien faire sous prétexte de respecter le libre arbitre et le libre choix de l’adepte. De même, n’avoir plus aucun autre recours que l’intervention musclée serait adopter une position violente qui renforcerait le discours des sectes sur la famille.
 

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D’abord ne pas nuire

Primum non nocere, telle a toujours été et demeure la grande maxime en médecine. Pas toujours facile à observer tant on se trouve parfois devant des choix cornéliens. Et pour les familles et l’entourage des adeptes, comment d’abord ne pas nuire, sachant bien par avance qu’on n’échappera pas à certains dilemmes ? Petit inventaire des réactions possibles :
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Aider les victimes sans leur voler leur autonomie

Pour la présidente de l’UNADFI, Catherine Picard, « les adeptes désireux de s’affranchir d’un mouvement sectaire nécessitent un soutien tout particulier du monde associatif » qui joue alors un rôle d’interface avec la société et les assiste pour retrouver un logement et récupérer leurs droits, tout en les aiguillant vers des psychologues capables de les soutenir. Mais « il s’agit de les aider, sans leur voler leur autonomie ».

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Paroles et pensées d’un nouvel adepte

Une tragédie est en train de se jouer. Des proches, surtout les plus proches, brusquement sont stupéfaits de l’emprise fantastique, inconcevable pour eux, exercée sur celui ou celle qui subit une mutation. Devant l’inconnu, leur premier réflexe, bien compréhensible dans la panique, est de chercher le moyen de dissiper ce qui ressemble à un enchantement, en se référant à un code de pensée rationnelle communément admis.
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Sectes. C’est par où la sortie ?

Mercredi 30 avril 2014, Guillaume Erner a consacré son émission Service Public sur France Inter au phénomène sectaire. Il avait invité :

Serge Hefez, psychiatre et psychanalyste, pour qui l’être humain a besoin, pour grandir, de faire partie d’un groupe, d’une famille,d’adhérer à certaines valeurs. Certains groupes humains fonctionnent comme une famille mais coupent leurs membres de l’extérieur ; l’adhésion se fait grâce au partage de rituels et d’actes réservés aux seuls adeptes du groupe, signant l’appartenance et faisant le lien entre les membres. Les croyances dans les sectes deviennent des convictions, que l’on est forcé de partager, que l’on ne peut remettre en question. Pour sortir de la secte, l’individu va devoir se sevrer du besoin initial. L’aide consistera à stimuler son libre arbitre.
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