Orientations du ministère de l’Intérieur en matière de lutte contre les dérives sectaires pour 2011

Une circulaire a été adressée aux préfets pour la troisième année consécutive. Des orientations annuelles leur ont été adressées « pour rappeler l’importance de la de la vigilance et de la lutte contre les dérives sectaires ».

Quatre axes de travail sont privilégiés :
 

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Le ministère des Affaires sociales et de la Santé publie une fiche sur la Biologie totale

Les fiches thématiques sur trois pratiques de soins non conventionnelles viennent d’être mises en ligne sur le site du Ministère de la Santé.

Ces fiches dont l’objectif est d’éclairer sur le contenu, les limites voire les dangers de chaque pratique, concernent la biologie totale, la lipolyse ou lyse adipocytaire et la mésothérapie.

La fiche sur la biologie totale des êtres vivants et la déprogrammation biologique explique en quoi consiste cette pratique, dans quelles situations elle peut être proposée, si elle est validée scientifiquement, quels sont les risques… La fiche fait apparaître que la « biologie totale des êtres vivants et la déprogrammation biologique », dénommée également « décodage biologique » ou « médecine nouvelle germanique », repose sur une théorie expliquant le processus de formation des maladies par un conflit psychologique « qui toucherait une zone précise du cerveau et l’organe relié à cette zone selon le principe de programmation biologique ». Il n’existe, actuellement, aucune validation scientifique de cette méthode et il n’existe pas non plus d’étude scientifique rigoureuse basée sur un protocole garantissant la fiabilité des résultats, prouvant, entre autres, son efficacité.

(Source : Direction générale de la santé, Ministère de la Santé, décembre 2012)
 

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La Raison contre la Foi

Depuis ces dernières années, nous assistons à une « banalisation de l’ésotérisme et de l’occultisme », consacrant ainsi le retour de la pensée magique et des « patamédecines ». Les individus, confrontés à leurs angoisses et à des « questions légitimes auxquelles la puissance publique ne répond pas toujours » peuvent alors se tourner vers les sectes, déclare la présidente de l’UNADFI, Catherine Picard. Ces dernières, pourtant, n’apportent que de « fausses réponses » à de « vraies questions ».
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Editorial

La MIVILUDES a rendu public le 26 janvier, à l’occasion d’une conférence de presse, le rapport annuel d’activité qu’elle remet au premier ministre. Cette Mission Interministérielle de Vigilance et de Lutte contre les Dérives Sectaires rappelle l’objectif qui lui a été fixé « d’observer et d’analyser le phénomène des mouvements à caractère sectaire ».

Des propositions attendues

L’UNADFI se félicite des dix propositions d’action contenues dans ce rapport qui viennent relayer des demandes qu’elle formait pour sa part depuis plusieurs années : modification du point de départ du délai de prescription en matière pénale pour les ex-adeptes de secte, mise en place d’une formation sur la spécificité sectaire pour les professionnels de divers secteurs, amélioration des structures de repérage et diffusion des « bonnes pratiques de soins ».

Une approche partielle

L’essentiel du rapport décrit les « dérives sectaires » à partir d’un certain nombre d’infractions pénales circonstanciées (atteintes aux biens, atteintes à la personne), tout en reconnaissant que « le recours au juge ne constitue pas un critère suffisant de la dérive » et que la prévention est légitime. Sous cet angle, l’UNADFI attire l’attention sur le risque que ce rapport fait courir, à des lecteurs non avertis, de faire oublier que la véritable dérive réside dans le modèle social sectaire, destructeur du lien démocratique et de l’individu citoyen. Ce type de dangerosité apparaît en effet essentiellement dans le contentieux civil (contentieux familial, droit du travail, etc.) non abordé par la Mission et ne peut être réduit à la notion de « trouble à l’ordre public ». Le mode de fonctionnement sectaire, tel que le décrit la parole des victimes est de type totalitaire. Le projet hégémonique sectaire tel que les précédents rapports l’ont mis en évidence au niveau économique reste une préoccupation première pour les tenants des valeurs fondamentales des Droits de l’Homme, valeurs que les sectes bafouent allègrement aussi bien dans leur fonctionnement que dans leurs doctrines.

Une politique préoccupante

L’UNADFI note avec satisfaction que la Mission Interministérielle entend faire « la défense et illustration » du dispositif français sur le plan international. Elle nourrit toutefois une crainte, sur ce terrain, à la lecture de la position du Ministère des Affaires Étrangères qui relève d’un amalgame inacceptable entre secte et religion de nature à remettre en question l’action menée avec succès par la France au niveau de l’aide aux victimes de sectes.

Le désir « d’ouverture », de «dialogue» avec les sectes, naïvement souhaité par ce Ministère, alors que la MIVILUDES condamne dix pages plus loin dans son rapport les pressions exercées par les mêmes mouvements, pressions qu’elle qualifie «d’entraves au service public», amène l’UNADFI à s’interroger sur la volonté politique du Ministère des Affaires Étrangères qui va jusqu’à conduire ce dernier à qualifier les mouvements sectaires d’« organisations de la société civile ».

Une dérive de la société

Pour l’UNADFI, les sectes constituent en elles-mêmes une dérive et c’est sous cet angle que l’opinion publique des pays démocratiques, après les victimes, a appris à les juger.

Si le phénomène sectaire semble pour la MIVILUDES être en régression apparente il continue pourtant à croître et embellir, sous forme diffuse, d’un nombre important de groupes très souvent mal identifiés mais dont la nuisance n’en fait pas pour autant moins de victimes.

Communiqué de presse : publication du Rapport 2006 de la MIVILUDES

L’UNADFI félicite la MIVILUDES pour l’important travail de recherche et d’analyse accompli dans l’élaboration de son quatrième rapport. Elle y aborde des sujets nouveaux qui illustrent l’évolution des mouvements sectaires et leur grande capacité à apparaître « sympathiques et honorables », tant en France que dans le monde.
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Prémunir les enfants de l’emprise sectaire

Les mineurs restent des proies vulnérables pour les organisations sectaires, malgré la protection « très inégale » des pouvoirs publics. En tant que « citoyens », les mineurs bénéficient de la protection de l’Etat et quelles que soient les croyances de leurs parents, ils sont en droit d’obtenir « une éducation complète et ouverte sur l’extérieur, de bénéficier de soins adaptés et éprouvés » et d’avoir accès à toutes les activités nécessaires à leur socialisation. C’est souvent à travers les parents que les sectes visent les enfants.
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Editorial

C’est compter sans la difficulté de fournir devant la justice des preuves recevables
de ces abus, difficulté d’autant plus grande que les techniques de communication
et d’influence, largement utilisées dans tous les domaines de la vie publique et privée, ne cessent de gagner en subtilité… et efficacité.
C’est aussi compter sans le pouvoir et la capacité des manipulateurs (groupes ou individus) de rendre très difficile le recours à la justice de la part de leurs « adeptes ».

Il faut beaucoup de courage et de lucidité à une victime pour porter en justice un contentieux avec une de ces sectes qui revendique à son profit le respect des libertés qu’elle dénie à ses adeptes.

Il faut du courage à qui ose attaquer une organisation sectaire financièrement puissante. Pour ne pas perdre, celle-ci mobilise des avocats habiles à faire traîner la procédure, et active ses réseaux pour décourager les témoins, tenter d’influencer les experts -voire les juges, comme le rappelle à propos des USA, l’avocat américain Graham Berry (voir p.9).

Il faut du courage à un ancien adepte pour surmonter ses sentiments de culpabilité
et de honte et affronter la pression morale du groupe et du gourou qui connaît généralement tout de lui. Il court le risque de ne pas être entendu ni compris, un non-lieu pouvant alors représenter pour lui une deuxième peine.

Il faut du courage à un parent désireux de soustraire ses enfants à un embrigadement précoce, de la ténacité aussi, pour se faire entendre sans être accusé d’atteinte à la liberté de croyance (voir p. 3).

Accompagnant familles et ex-adeptes depuis de longues années, nos associations savent combien l’action de la justice est indispensable pour redonner leur dignité aux victimes, pour mettre une limite à la toute puissance des gourous, pour protéger les personnes les plus vulnérables, tout particulièrement les enfants.