Prémunir les enfants de l’emprise sectaire

Les mineurs restent des proies vulnérables pour les organisations sectaires, malgré la protection « très inégale » des pouvoirs publics. En tant que « citoyens », les mineurs bénéficient de la protection de l’Etat et quelles que soient les croyances de leurs parents, ils sont en droit d’obtenir « une éducation complète et ouverte sur l’extérieur, de bénéficier de soins adaptés et éprouvés » et d’avoir accès à toutes les activités nécessaires à leur socialisation. C’est souvent à travers les parents que les sectes visent les enfants.
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Editorial

C’est compter sans la difficulté de fournir devant la justice des preuves recevables
de ces abus, difficulté d’autant plus grande que les techniques de communication
et d’influence, largement utilisées dans tous les domaines de la vie publique et privée, ne cessent de gagner en subtilité… et efficacité.
C’est aussi compter sans le pouvoir et la capacité des manipulateurs (groupes ou individus) de rendre très difficile le recours à la justice de la part de leurs « adeptes ».

Il faut beaucoup de courage et de lucidité à une victime pour porter en justice un contentieux avec une de ces sectes qui revendique à son profit le respect des libertés qu’elle dénie à ses adeptes.

Il faut du courage à qui ose attaquer une organisation sectaire financièrement puissante. Pour ne pas perdre, celle-ci mobilise des avocats habiles à faire traîner la procédure, et active ses réseaux pour décourager les témoins, tenter d’influencer les experts -voire les juges, comme le rappelle à propos des USA, l’avocat américain Graham Berry (voir p.9).

Il faut du courage à un ancien adepte pour surmonter ses sentiments de culpabilité
et de honte et affronter la pression morale du groupe et du gourou qui connaît généralement tout de lui. Il court le risque de ne pas être entendu ni compris, un non-lieu pouvant alors représenter pour lui une deuxième peine.

Il faut du courage à un parent désireux de soustraire ses enfants à un embrigadement précoce, de la ténacité aussi, pour se faire entendre sans être accusé d’atteinte à la liberté de croyance (voir p. 3).

Accompagnant familles et ex-adeptes depuis de longues années, nos associations savent combien l’action de la justice est indispensable pour redonner leur dignité aux victimes, pour mettre une limite à la toute puissance des gourous, pour protéger les personnes les plus vulnérables, tout particulièrement les enfants.

Scientologie : la dissolution perdue

Le lundi 14 septembre 2009, la MIVILUDES annonce qu’une modification d’une loi votée le 12 mai et promulguée le 13 mai 2009, ne permet plus à un magistrat de dissoudre les personnes morales condamnées pour escroquerie. « Intervenue sans débat », cette modification législative rend donc impossible la dissolution de deux structures de la Scientologie réclamée par le Parquet à l’issue du retentissant procès de juin 2009. Cette nouvelle a fait l’effet d’un coup de tonnerre et suscité nombre de réactions de la part de femmes et d’hommes politiques dont de nombreux députés. Elle a donné lieu à de très nombreux articles et à une kyrielle d’émissions ou d’interventions dans les médias (presse écrite et audiovisuel) ainsi que sur internet.
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La CAIMADES, une cellule spécialisée sur les sectes

Frédéric Malon explique que la création de CAIMADES (Cellule d’assistance et d’intervention en matière de dérives sectaires) date de septembre 2009. Cette Cellule, nouvellement créée au sein de la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ, est placée sous l’autorité de l’Office central pour la répression des violences aux personnes (OCRVP).
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