Dérives thérapeutiques et dérives sectaires : la santé en danger (Synthèse : 2è partie)

Dans le précédent numéro de Bulles, nous avons publié la première partie de la synthèse du rapport de la commission d’enquête du Sénat sur « l’influence des mouvements à caractère sectaire dans le domaine de la santé » ; elle concernait le constat de la dimension thérapeutique dans les groupes sectaires, les points communs entre les dérives sectaires et les thérapies déviantes et abordait un premier facteur démultipliant les dangers : le développement des pratiques non conventionnelles.

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Témoins de Jéhovah : décryptage (2)

Tout Témoin de Jéhovah baptisé s’est engagé à obéir à la directive exprimant « la loi parfaite de Dieu sur le sang »[1] :

« La Bible commande de ne pas absorber de sang. Nous ne devrions donc pas accepter de sang total ni l’un de ses composants majeurs, sous quelque forme que ce soit (nourriture, transfusion ou autre). »

Un candidat au baptême qui exprimerait son désaccord avec l’interprétation que font les Témoins en étendant ce commandement aux transfusions sanguines ne pourrait pas devenir membre actif, et se verrait interdire le baptême.
Aux Témoins baptisés, il est tous les ans rappelé la nécessité de tenir à jour le document « Instructions médicales/Directives anticipées » ou « carte Pas de sang ». (…)

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Que sait-on de ?… Le channeling

Le channeling est un « procédé » qui permettrait une communication entre un être humain et une entité appartenant à « une autre dimension ». Ce terme s’est développé dans les années 1980 aux Etats-Unis et peut désigner l’ensemble des croyances et des pratiques qui se sont formées autour de ce procédé. Le channeling est une forme de médiumnité (communication avec les défunts).
 

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Crimes et châtiments : les faux souvenirs

L‘ ADFI s’intéresse depuis quelque temps aux psychothérapies abusives, en particulier celles qui s’appuient sur la théorie de la mémoire retrouvée (Voir BULLES n° 69). C’est un terrain délicat : les souvenirs prétendument retrouvés sont généralement ceux d’abus sexuels subis pendant la petite enfance. Dans l’ambiance actuelle d’indignation légitime face aux délits pédophiles, il est risqué de paraître prendre la défense de leurs auteurs.

Il existe plusieurs raisons de considérer les accusations de crimes sexuels avec beaucoup de circonspection lorsqu’elles se produisent très longtemps après l’évènement supposé. Il faut tout d’abord se demander s’il ne s’agit pas de manipulation mentale. Ensuite, ces accusations sont l’une des armes utilisées par les sectes pour intimider les proches de leurs adeptes. Enfin il s’agit d’aborder la défense de la famille au point de vue légal.

Si les crimes ne peuvent être poursuivis au-delà de la durée de prescription (10 ans après l’âge de la majorité en France pour l’inceste), c’est que le législateur a reconnu la difficulté d’apporter des preuves plus le temps passe. Or la preuve est bien ce qui fait toute la différence entre l’accusation légitime et la calomnie malveillante.

Ces problèmes sont apparus plus tôt dans le monde anglo-saxon qu’en France avec pour conséquence que dans l’Angleterre toute proche, on assiste aujourd’hui à des phénomènes apparemment contradictoires. D’une part, la presse à sensation racole le public par de véritables chasses au pédophile. D’autre part, les politiques commencent à s’inquiéter des risques sérieux d’erreurs judiciaires. La fin de l’année 2001 a vu se produire deux interventions en ce sens par des représentants à la Chambre des Lords ainsi que la première réunion d’une commission inter-parlementaire. L’inquiétude des parlementaires britanniques peut se résumer en trois points :
 

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Les pratiques non conventionnelles à viséee thérapeutique

En 2009, les pouvoirs publics français ont mis en place un groupe d’appui technique (GAT) dont la mission est de travailler sur les pratiques non conventionnelles à visées thérapeutiques (PNCAVT). Cette initiative fait suite entre autres aux préoccupations émises par la Mission interministérielle de vigilance et de luttes contre les dérives sectaires (Miviludes) dans son rapport de 2008.

_ Ce groupe d’appui se donne pour but principal d’informer la population sur ces pratiques. Il dresse un constat similaire à celui de l’Organisation mondiale pour la santé (OMS) qui, dès 2002, mettait en avant la nécessité de s’intéresser aux médecines non conventionnelles devant leur développement croissant.

Définitions

L’OMS définit la médecine non conventionnelle ainsi : « ensemble de pratique de santé qui ne font pas partie de la tradition du pays même ou ne sont pas intégrées à son système de santé dominant. »
_ Pour le parlement européen, il s’agit de « toutes les pratiques thérapeutiques non fondées sur les données actuelles de la connaissance scientifique et/ou sur des travaux de méthodologie rigoureuse et contrôlée, effectués par des expérimentateurs indépendants de tout intérêt lucratif quelconque ».[1]
_ Il n’existe pas à ce jour en France de liste exhaustive les regroupant.

Critères

Selon le GAT, les pratiques non conventionnelles s’appuient sur des caractéristiques communes qui permettent de les reconnaître :

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Mise en examen des deux co-gérants de « Autres dimensions »

Jean-Luc A., médecin acupuncteur récemment radié de l’Ordre des Médecins et Véronique L., psychologue, ont été interpellés le 5 décembre 2012 au Pays Basque, « à la suite d’une enquête préliminaire diligentée par la compagnie de gendarmerie de Mauléon, associée dans cette affaire à la section départementale de recherche de la gendarmerie et l’Office central de la répression des violences aux personnes ». Le procureur de Bayonne, Anne Kayanakis, a par la suite confirmé que tous deux étaient mis en examen pour abus de faiblesse par sujétion psychologique et escroquerie. Jean-Luc A. est en outre poursuivi pour exercice illégal de la médecine.
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