Alain Fuchs, président du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et de l’Alliance Athena (regroupement des acteurs de la recherche en sciences humaines et sociales) a remis au gouvernement un rapport1 consacré à la recherche en sciences sociales sur la radicalisation religieuse et le terrorisme contemporain.
France
Prévention du risque
L’ADFI Midi-Pyrénées, représentée par Michèle Biard, a participé le 16 mars 2016 à Auch, à une première journée de formation de prévention de la radicalisation. Comme d’autres responsables associatifs et éducatifs, professeur ou animateurs, elle veut se mobiliser face à l’ampleur du phénomène sans cesse croissant.
Le gourou qui se prenait pour Zeus
Dans la région de Libourne (Gironde), un magnétiseur a été mis en examen et placé en détention provisoire pour viols et abus frauduleux de l’ignorance ou de la faiblesse d’une personne par dirigeant d’un groupement poursuivant des activités maintenant la sujétion psychologique ou physique des participants. Présenté comme un « véritable gourou », il aurait fait subir de terribles épreuves à plusieurs femmes.
Comment repérer une emprise sectaire ?
L’existence de graves dommages dus au phénomène sectaire a conduit à une réflexion sur les critères et indices permettant de le caractériser et d’éveiller la vigilance. Trois principales références existent aujourd’hui.
Emprise sectaire, des préjudices ineffaçables
Si la victime d’emprise sectaire est la personne qui subit les préjudices les plus importants, elle n’est pas la seule à être touchée, la famille et la société sont également concernées.
La dissonance cognitive
Selon Romy Sauvayre l’abandon d’une croyance d’ordre existentiel (comme croire en la vie après la mort) est difficile : démenti factuel ou preuves scientifiques ne suffisent pas. La théorie de la dissonance cognitive éclaire cette persistance des croyances là où on attendrait plutôt sa fin…
Mise en état de sujétion : l’exemple du « Parc d’Accueil »
Séduction, déstabilisation, ruptures, atteinte à la dignité, néantisation de la pensée… Françoise Dercle, surnommée « la Gourelle de Lisieux », aura déployé tous les ressorts de l’emprise sectaire pour satisfaire son inextinguible soif de puissance. Et sa perversité.
Dès le 8e siècle avant notre ère, l’aède Homère mettait en garde contre la dangerosité de cette entreprise progressive. Ulysse, héros de son Odyssée, se faisait ainsi attacher au mât de son navire, pour résister au chant de sirènes, envoûtantes, mais dévorantes.
Les beaux discours de Mme Dercle, n’ont-ils pas ce même pouvoir captivant sur des personnes non averties ? Plus d’une vingtaine tomberont dans ses filets.
L’emprise mentale, un phénomène progressif, extensif et durable
Il serait faux de penser que les témoignages cités plus haut concernent des adeptes ayant perdu la raison : comme le souligne au contraire Romy Sauvayre, quelle que soit l’apparente étrangeté ou le caractère extrême de la croyance à laquelle adhère un individu, il a toujours de bonnes raisons, personnelles et cohérentes, d’y croire.
L’ emprise sectaire, un meurtre de la pensée
Quelques témoignages
Par une froide nuit de décembre 1995, seize personnes, dont trois enfants, furent tuées par balles, puis en partie immolées par le feu. Le lieu du drame : une clairière de la forêt du Vercors, à proximité d’un gouffre au nom prédestiné : « Le Trou de l’Enfer ».
« Réagir face aux théories du complot »
Selon le ministère de l’Education nationale, un jeune sur cinq adhérerait à la théorie du complot. La tranche des 15-30 ans est plus particulièrement concernée. Pour la ministre Najat Vallaud-Belkacem, si la théorie du complot n’est pas une nouveauté, elle a pris, au fur et à mesure que se développait Internet, une ampleur nouvelle. Le 09 février 2016, la ministre a organisé une journée d’étude pour « construire une réponse adaptée, qui rompe enfin la fascination exercée sur nos élèves par le conspirationnisme ».